Grandir en pleine nature : sauvagerie et trouble des genres dans Garçon manqué de Nina Bouraoui

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Garçon manqué, le premier récit autobiographique de Nina Bouraoui, nous permet d’étudier la relation femme-nature en tant qu’expression d’une individualité féminine contemporaine. Dans ce texte, l’autrice se réapproprie la nature comme espace de l’intime, aboutissant à une réinvention identitaire entre souvenirs d’enfance, biculturalisme et fluidité de genre. D’une part, la mise en scène du je au cœur des paysages algériens bouleverse les archétypes littéraires du rapport femme-nature ; d’autre part, l’expérience de l’exil vers la France induit une géographie personnelle complexe. Celle-ci se trouve à l’origine d’une double représentation de la nature : celle – dévalorisée – du pays d’arrivée, et celle du pays perdu, empreinte d’une nostalgie caractéristique des écritures de la migrance.

Tomboy, Nina Bouraoui’s first autobiographical narrative, allows us to study the woman-nature relationship as an expression of a contemporary female individuality. In this text, the narrator depicts nature as a space of intimacy, reinventing her identity between childhood memories, biculturalism and gender fluidity. On the one hand, the staging of the I in the heart of Algerian landscapes upsets the literary archetypes of the woman-nature relationship; on the other hand, the experience of exile to France induces a complex personal geography. This causes a double representation of nature: the first—that of the country of arrival—is devalued, and the second— that of the lost country—is marked by a nostalgia characteristic of the writings of migration.