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Christian Perrin, « "Le cercle, le pli, l'éclat. Vers une forme désanthropocentrée de subjectivation" », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.ed474e...
La référence au concept leibnizien de « monade » est un lieu commun de la critique de l’individualisme. On décrit souvent les membres des sociétés contemporaines comme des êtres isolés, indépendants de toute instance collective, atomes ou monades « sans porte ni fenêtre » dont les comportements autocentrés se résument la plupart du temps à la recherche exclusive de satisfactions personnelles ― qu’elles soient économiques et/ou symboliques. La solitude qui en résulte immanquablement est la contrepartie d’une existence vouée à l’errance affective et au délitement des liens sociaux. Or il se peut que la forme de subjectivation induite par le concept de monade ne soit pas tout à fait adéquate au diagnostic précédent (ce qui, certes, n’invalide pas ce diagnostic). Le livre que Gilles Deleuze consacre en 1988 à la figure du pli et à la pensée de Leibniz permet de nuancer un tel usage.