2 septembre 2016
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Christophe Gibout, « Skateboard & Public Space. Some elements of understanding and explanation », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.edp4ob
Partant de quatre scènes compréhensives succinctement présentées qui sont autant de situations socio-spatiales dont sourdent des rapports des skateboarders à la Publicité et à l’espace urbain - situations en apparence largement distinctes par leur lieu et leur histoire, par leur organisation interne et leur(s) rapport(s) à l’environnement immédiat -, il s’agit de (dé)construire certaines catégories d’analyse de l’espace public en partant de cet « objet » singulier qu’est la pratique du skateboard comme « activité physique de pleine nature urbaine ». Considérant que ces nouvelles pratiques, figures toujours plus ordinaires de l’urbain généralisé au sein des villes occidentales contemporaines, inventent de nouveaux espaces, cet article procède d’un questionnement de l’objet susmentionné à l’aune de quatre dimensions spécifiquement mises en exergue. La première dimension interroge la logique de don (Mauss, 1950) et de sacrifice (Simmel, 1900) au cœur de l’échange social des skateurs entre eux et avec les autres usagers de l’espace public. La deuxième dimension interpelle les frontières internes et externes à la pratique sociale (Gilchrist & Wheaton, 2011 ; Laurent, 2012 ; Mauss, 1967 ; Simmel, 1908). La troisième dimension sollicite les effets de temporalité et de mémoire dans l’édiction d’une spatialité propre au skateboard (Certeau, 1980 ; Halbwachs, 1950 ; Lebreton, 2010). Enfin, la dernière dimension sonde les formes bricolées de l’engagement politique des usagers (Beal, 1995 ; Habermas, 1981 ; Lefebvre, 1968 ; Pedrazzini, 2001 ; Saravi, 2011). Ces dimensions constitutives de l’espace public – ici de la pratique du skateboard – suggèrent alors un espace public « mosaïque » (François & Neveu, 1999) dont la « valeur spatiale » (Lussault, 2003) s’articule autour d’une série de couples en situation dialectique.