Coloniser la région du rio Pilcomayo. Une histoire sociale, environnementale et sensorielle au sein des frontières du Grand Chaco (1882 – années 1960)

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19 février 2025

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Antoine Rousseau, « Coloniser la région du rio Pilcomayo. Une histoire sociale, environnementale et sensorielle au sein des frontières du Grand Chaco (1882 – années 1960) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/13d5a


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Résumé En Es Fr

From the end of the 19th century to the middle of the 20th century, the republics of Argentina, Bolivia and Paraguay undertook the conquest and colonisation of the Grand Chaco in South America. Its possession was only theoretical at the time, since it was effectively controlled by numerous indigenous groups of horticulturists, hunters, fishermen and gatherers who remained relatively autonomous from the various colonial forces. The Rio Pilcomayo region is crucial, as the course of this moving and yet unexplored river has been chosen as the international border between the three countries mentioned. The Chaco War (1932-1935) marked a major break with the traditional ethnic map of the region, as national armies entered on a massive scale. However, the aim of this thesis is to look back at this colonial process over the long term to highlight how an original colonial society gradually took shape in the region. The construction in discourse of a radical otherness constituted by the environment and the people who inhabit it is contradicted on the ground by the need to maintain close relations with a diversity of actors who follow their own agendas. In order to document the perceptions and practices of the latter, some of which have lived side by side peacefully, while some others have clashed violently, the chosen approach aims to draw on the tools of environmental history and the history of sensibilities in order to write a social history that is as close as possible to the bodies of the living beings who inhabit this territory; a history that is close to the ground and to the skin. The travel literature of scientific expeditions, the oral histories of indigenous communities, missionary and military archives, as well as legal records, photographs and maps, are all sources that have been mobilised to reconstruct the threads that link these life experiences. Ultimately, the aim is to document the plural construction of a territory that has long remained on the fringes of the national traditions of the states that claim sovereignty over it, but which has proven central to their colonial projections.

Desde finales del siglo XIX hasta mediados del XX, las repúblicas de Argentina, Bolivia y Paraguay emprendieron la conquista y colonización del Gran Chaco sudamericano. Su posesión sólo era entonces teórica, ya que su control efectivo estaba en realidad asegurado por numerosos grupos de horticultores, cazadores, pescadores y recolectores indígenas que se mantuvieron relativamente autónomos respecto de las diversas potencias coloniales. La región del Río Pilcomayo es crucial, ya que el curso de este río móvil y aún inexplorado ha sido elegido frontera internacional entre los tres países mencionados. La Guerra del Chaco (1932-1935) supuso una ruptura importante con el mapa étnico tradicional de la región, ya que los ejércitos nacionales entraron masivamente en ella. Sin embargo, el objetivo de esta tesis es hacer una retrospectiva de este proceso colonial a largo plazo para poner de relieve cómo se fue configurando una sociedad colonial original en la región estudiada. La construcción en el discurso de una alteridad radical constituida por el medio ambiente y las personas que lo habitan se contradice sobre el terreno con la necesidad de mantener relaciones estrechas y duraderas con una diversidad de actores que siguen sus propias agendas. Para documentar las percepciones y prácticas de esos últimos, que pueden haber convivido pacíficamente, pero que también pueden haberse enfrentado de forma violenta, el enfoque elegido pretende recurrir a las herramientas de la historia ambiental y de la historia de las sensibilidades para escribir una historia social lo más cercana posible a los cuerpos de los seres vivos que habitan este territorio: una historia cercana al suelo y a la piel. Los relatos de viaje de las expediciones científicas, las historias orales de las comunidades indígenas, los archivos misioneros y militares, así como los legajos judiciales, las fotografías y los mapas, son las fuentes utilizadas para reconstruir los hilos que unen estas experiencias de vidas. Por fin, el objetivo es documentar la construcción plural de un territorio que ha permanecido durante mucho tiempo al margen de las tradiciones nacionales de los Estados que reclaman su soberanía sobre él, pero que se ha convertido en el centro de sus proyecciones coloniales.

De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, les républiques d’Argentine, de Bolivie et du Paraguay entreprennent la conquête et la colonisation du Grand Chaco en Amérique du Sud. Sa possession n’est alors que théorique puisque son contrôle effectif est en réalité assuré par de multiples groupes autochtones horticulteurs, chasseurs, pêcheurs et cueilleurs qui demeurent dans une relative autonomie par rapport aux différentes puissances coloniales. La région du rio Pilcomayo est cruciale car le cours de cette rivière mouvante et encore inexplorée a été choisi comme frontière internationale entre les trois pays mentionnés. La guerre du Chaco (1932-1935) marque une rupture majeure en ce que l’entrée massive des armées nationales dans la région bouleverse sa carte ethnique traditionnelle. Cependant, l’enjeu de cette thèse est de revenir sur ce processus colonisateur sur la longue durée afin de mettre en valeur la manière dont une société coloniale originale s’est progressivement constituée. La construction dans les discours d’une altérité radicale constituée par l’environnement et les populations qui l’habitent se voit contredite sur le terrain par la nécessité de maintenir des relations étroites et durables avec une diversité d’acteurs qui suivent leurs propres agendas. Afin de documenter les perceptions et les pratiques de ces derniers, lesquels ont aussi bien pu se côtoyer pacifiquement que se confronter violemment, l’approche choisie entend tirer parti des outils de l’histoire environnementale et de l’histoire des sensibilités afin d’écrire une histoire sociale au plus près des corps des êtres vivants qui peuplent ce territoire ; une histoire au ras du sol et de la peau. Les récits de voyage des expéditions scientifiques, les histoires orales des communautés autochtones, les archives missionnaires et militaires, mais aussi judiciaires, les photographies et les cartes, sont autant de sources mobilisées pour parvenir à reconstituer les fils qui relient ces expériences de vie. En définitive, le propos vise à documenter la construction plurielle d’un territoire longtemps resté à la marge des traditions nationales des États qui en revendiquent la souveraineté, mais qui est devenu central dans le cadre de leurs projections colonisatrices.

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