Contribution potentielle des quartiers de gare à la connectivité paysagère sur un gradient urbain-rural

Résumé En

L’érosion de la biodiversité, principal impact écologique de l’urbanisation, est supposée s’accélérer dans les prochaines décennies avec une dynamique d’expansion sans précédent des agglomérations urbaines (Seto et al., 2012). Elle concerne l’ensemble des agglomérations urbaines par un effet barrière combiné du développement urbain et des infrastructures de transport terrestre (Antrop 2004), fragmentant les habitats naturels des espèces animales. Dans ce contexte, le maintien de la connectivité paysagère est devenu un enjeu majeur pour la conservation de biodiversité et l’aménagement du territoire (Gonzalez et al., 2017). Points d’articulation entre l’aréolaire urbain et le réticulaire ferroviaire (Dupuy, 1991 ; Sander 1995), les quartiers de gare sont au cœur de ces enjeux du fait qu’ils concentrent une diversité contraintes spatiales pour le déplacement des espèces. Face à ces enjeux, nous constatons néanmoins un manque de travaux scientifiques sur les interactions entre morphologie urbaine, biodiversité de connectivité paysagère à l’échelle de quartiers à fortes contraintes techniques tels que les quartiers de gares, alors même que les acteurs opérationnels sont face à un réel besoin d’éléments de compréhension de ces enjeux pour promouvoir des aménagements favorables à la biodiversité et adaptés à chaque contexte urbain. A partir des gares du Transilien N en Île-de-France, notre travail vise à modéliser, à l’aide des graphes paysagers, la contribution potentielle des quartiers de gare à la connectivité paysagères régionale. Nous posons comme hypothèses qu’un quartier de gare (1) est plus fragmentant qu’un autre quartier urbain du même type éloigné du réseau ferré, mais (2) qu’il peut plus favorablement contribuer à la connectivité que d’autres points situés le long du réseau ferré.