La fabrication du politique : subversion des catégories genrées dans la Res Publica. Le cas Élisabeth Greffulhe

Résumé Fr En

La littérature a fait des femmes nobles un sujet privilégié pour peindre, avec une certaine légèreté, les mœurs de la société aristocratique en décrivant leurs salons, leurs bals et leurs parures. Plus attentive à retracer le parcours des écrivains illustres, l’histoire littéraire a rejeté dans l’ombre quantité de femmes détentrices d’un pouvoir non négligeable par le biais de leurs salons. L’une d’elles, Elisabeth Riquet de Caraman-Chimay (1860-1952), épouse Greffulhe, en est l’exemple idoine. Par l’analyse d’une partie de sa correspondance avec certains hommes politiques et de son salon, l’un des plus réputés de la Belle Époque, nous verrons comment la comtesse Greffulhe est parvenue à tenir un rôle hors norme au sein des cercles politiques de la IIIe République et au moins jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Noble women have been a privileged theme in literature to depict, sometimes with a kind of frivolity, the customs of aristocratic society, describing their salons, their balls and their finery. Paying closer attention to illustrious writers, the literary history has rejected in the shadow numbers of women holding a significant power through their salons. One of them, Elisabeth Riquet de Caraman-Chimay (1860-1952), married Greffulhe, is a fitting example of this phenomenon. Through the analysis of some of her letters with famous politicians and her salon, one of the most famous during the Belle Époque, we will see how the Countess Greffulhe managed to play a key role outside nonstandard within the political sphere of the IIIrd Republic and, at least, until the First World War.