L’empathie dans le processus psychothérapique : agent, moyen ou condition ?

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2016

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Nicolas Georgieff, « L’empathie dans le processus psychothérapique : agent, moyen ou condition ? », L'Autre, ID : 10670/1.ehd5re


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Le terme empathie semble être compris par tous. Or ce concept est au carrefour de la recherche en neurosciences cognitives, de la psychologie du développement, de la clinique psychopathologique et de la pratique psychothérapique. Il a fait l’objet d’une renaissance dans les neurosciences et en psychopathologie, les deux intérêts se croisant avec des perspectives distinctes. Mécanisme de communication ou de partage interindividuel (de représentations, d’intentions, de pensées, d’émotions), il est une capacité de se mettre à la place de l’autre, dans sa subjectivité mais aussi dans son corps. Contrainte biologique, l’empathie est aussi inconsciente, obligatoire et mécanique, et ce sont ses effets qui nous sont accessibles.Après une reconstitution heuristique du concept, je propose un prolongement des réflexions psychanalytiques en définissant l’empathie comme un mécanisme actif au sein de deux interlocuteurs » ; elle permet par l’auto-empathie la connaissance de soi comme de l’autre ; elle est modulée jusqu’à la désempathie ; elle est le moteur de la transformation réciproque et donc de l’intersubjectivité. Ainsi, la psychopathologie serait un échec de cette transformation intersubjective de l’individu psychique avec l’autre, et la psychothérapie une relance de cette fonction.

Empathy in the psycho-therapeutic process : agent, means or a condition ?The term “empathy” seems to be a universally acknowledged concept. However, it is at the crossroads of many fields : research in cognitive neurosciences, psychology of development, clinical psychopathology and the psychotherapeutic practice. It has been particularly highlighted within neurosciences and psychopathology ; both sharing the concept from different perspectives. Being a communication mechanism or an interindividual sharing (of representations, intentions, thoughts, emotions), empathy is the ability to sense other people’s emotions, coupled with the ability to imagine what someone else might be thinking or feeling. Being a biological constraint, empathy is also unconscious, obligatory and mechanical, and therefore, these are the effects that we can observe.After a heuristic reconstitution of the concept, I propose to extend the psychoanalytical approach by defining empathy as an active mechanism at the center of two interlocutors. It is through “auto-empathy” that this mechanism allows knowledge of self and the other. It is modulated until “dis-empathy”. It is behind reciprocal transformation and therefore inter-subjectivity. Therefore, psychopathology would be a failure of this intersubjectivity of the psychic individual with the other, and psychotherapy would hold the key to that function.

En apariencia todos sabemos el significado del término empatía. Pero este concepto se ubica en la intersección de las investigaciones de la neurociencia cognitiva, de la psicología del desarrollo, de la clínica psicopatológica y de la práctica psicoterapéutica. El concepto de empatía ha conocido un renacimiento en el campo de las neurociencias y en la psicopatología, a través de perspectivas distintas. Mecanismo de comunicación o de intercambio entre individuos (de representaciones, de intenciones, de pensamientos, de emociones), la empatía es la capacidad de ponerse en el lugar del otro en su subjetividad y también en su cuerpo. La empatía es una fuerza biológica, inconsciente, obligatoria y mecánica. Lo que nos es accesible de ella son sus efectos. Después de una reconstrucción heurística del concepto, se propone una prolongación de las reflexiones psicoanalíticas definiendo la empatía como un mecanismo activo en el seno de dos interlocutores ; la empatía permite el autoconocimiento y el conocimiento del otro ; ella es modulada hasta la desempatía ; es el motor de la transformación recíproca y de la intersubjetividad. De esta manera podemos decir que la psicopatología sería el fracaso de esta transformación intersubjetiva del individuo psíquico con el otro, y la psicoterapia sería, en el mismo sentido, una revitalización de esta función.

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