2007
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Alexandra Seibel et al., « La Juive invisible : images de femmes au miroir de La Rue sans joie (Die freudlose Gasse, 1925) de G. W. Pabst », Austriaca : Cahiers universitaires d'information sur l'Autriche (documents), ID : 10670/1.ehxj8r
Le classique de l’époque weimarienne, La Rue sans joie de G.W. Pabst repose sur le best-seller éponyme du journaliste et écrivain viennois Hugo Bettauer. Dans son roman, Bettauer traite de l’identité juive dans une Vienne antisémite, abordant ainsi de manière subliminale la relation des Juifs assimilés au émigrants juifs de l’Est. Ce faisant, Bettauer mélange son propre rejet du judaïsme oriental et les ressentiments antiféministes typiques de son époque. Ainsi que le montre Sander Gilman dans son argumentation, l’image de la Juive destructrice se figea au début du XXe siècle en un stéréotype qui concorde de plus en plus avec l’image de la femme moderne. Dans son adaptation cinématographique en revanche, Pabst abandonne tout aspect juif pour transformer au lieu de cela le personnage féminin transgressif de la Juive originaire de l’Est en quintessence de la femme fatale au cinéma. Cette contribution tente donc de retracer la transformation de la femme juive au cinéma sur la base d’une recontextualisation historique.