2002
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Augustin Ependa, « Typologie et aspects organisationnels des tontines dans le contexte d'une économie sociale informelle à Kinshasa », Constellation - Université du Québec à Chicoutimi, ID : 10670/1.ekyomv
Dans les pays en développement en général, et en Afrique centrale en particulier, l'économie informelle fait vivre plusieurs familles comparativement à l'économie formelle. À tel point que, quand on arrive dans la plupart de grandes agglomérations du tiers-monde, on a l'impression que le formel est devenu informel et inversement. En effet, l'économie publique est paralysée, laissant à l'imagination populaire un champ d'action élargi. C'est donc grâce à l'imagination populaire que naissent des organisations comme les organismes non gouvernementaux (ONG), les mutuelles d'entraide et diverses associations civiques. Chacune de ces créations sociales prend la relève d'une institution étatique en panne. Le cas le plus éloquent de la déroute du secteur public est celui du système de crédit bancaire quasi inexistant et dont les tontines ont pris la relève. En fait, les tontines jouent aujourd'hui un rôle de premier plan en Afrique dans les domaines économique et socioculturel. Elles sont en quelque sorte un tremplin pour mener un projet en commun. Par le biais de la tontine, un individu peut épargner des fonds soit pour un investissement à court ou à moyen terme, soit pour un événement prévu ou pour parer à l'imprévisible, de manière collective ou individuelle, et ce dans un contexte d'extrême pauvreté matérielle. Socialement, l'importance des tontines n'est plus à démontrer puisqu'il s'agit là d'un rassemblement de personnes pour des échanges d'idées, une sorte de club de rencontres pour le partage des joies familiales, un groupe de soutien pour les moments difficiles et un réseau d'influence sociale.