2011
Cairn
Jean-Marc Rohrbasser, « Le tremblement de terre de Lisbonne : un mal pour un bien ? », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.elhr8k
Le nombre estimé des victimes du tremblement de terre de 1755 à Lisbonne varie beaucoup en fonction des sources et de l’époque. À partir d’une relecture de la Relation de l’événement publiée par Ange Goudar en 1756, le présent article tente de fournir quelques éléments de réponse à certaines questions touchant aux aspects matériels de la catastrophe et de ses conséquences : quelle était la situation économique du Portugal en 1755 ? Quelle fut l’étendue des dégâts matériels et peut-on évaluer avec une bonne approximation le nombre des victimes à Lisbonne ? À partir d’estimations concrètes qui seront ici discutées en fonction des indications dont nous disposons aujourd’hui, Goudar soutient une thèse contraire aux interprétations philosophico-théologiques plus classiques : la catastrophe, loin d’être une punition divine et de reposer la question du mal radical, est plutôt un bien, une occasion de renouveau pour le pays qu’elle a frappé.