Dynamiques des interactions professionnelles entre sages-femmes et obstétriciens : le moment de l'appel, et après… Quelle autonomie ?

Résumé En Fr

French midwives and obstetricians have worked together for centuries, but despite a common medical status, their fields and autonomy of practice are different, which implies a division of labor based on the "eutocie/dystocie" dichotomy.In this dissertation, we wish to discover whether professional interactions between professional groups with medical status influence their autonomy of practice in the birth sector. Thus, our research explores the working relationships between midwives and obstetricians through qualitative interviews with ten clinical midwives practicing in the birth sector of a public hospital.The results of our analysis show that there is a hierarchical division of labor and a reduction in the autonomy of midwives, favored by the impact of the notion of risk on their anticipation of pathology. It also appears that this autonomy is not totally induced by belonging to a professional group whose status is medical, but by the fact of holding a monopoly, i.e. that of obstetrical pathology. Finally, the organizational conditions of the work, but also the professional relations and their context influence the autonomy of practice.

Les sages-femmes et les obstétriciens français travaillent ensemble depuis des siècles, mais malgré un statut médical commun, leurs champs et leur autonomie d'exercice sont différents ce qui implique une division du travail basée sur la dichotomie « eutocie/dystocie ».Nous souhaitons, dans ce mémoire, découvrir si les interactions professionnelles, entre groupes professionnels au statut médical, influent sur leur autonomie d’exercice en secteur de naissance. Ainsi, notre travail de recherche explore les interactions de travail entre sages-femmes et obstétriciens par l'intermédiaire d'entretiens qualitatifs réalisés auprès de dix sages-femmes cliniciennes exerçant toute dans le secteur de naissance d'un centre hospitalier public.Les résultats de notre analyse montrent qu'il existe une division hiérarchisée du travail et une réduction de l’autonomie d’exercice des sages-femmes favorisée par l'impact de la notion de risque sur leur anticipation de la pathologie. Il s’avère aussi que cette autonomie n'est pas totalement induite par l'appartenance à un groupe professionnel dont le statut est médical mais par le fait de détenir un monopole, c’est-à-dire celui de la pathologie obstétricale. Enfin, les conditions organisationnelles du travail, mais aussi les relations professionnelles et leur contexte influent sur l’autonomie d’exercice.