2014
Cairn
Adeline Patard et al., « Aux origines des emplois modaux de l'imparfait. Le cas de l'emploi hypothétique et de l'emploi contrefactuel », Langages, ID : 10670/1.enavdc
Le présent article porte sur l’origine diachronique de deux emplois modaux de l’imparfait : l’emploi hypothétique dans les constructions en si et l’emploi contrefactuel. Après avoir établi que ces deux tours existaient dès l’ancien français où ils correspondaient à deux emplois distincts de l’imparfait dans la protase et l’apodose de constructions hypothétiques, nous retraçons le développement de ces deux tours en latin. Il apparaît alors que l’introduction de l’imparfait dans les hypothétiques est étroitement liée à l’érosion sémantique des formes subjonctives. Il semble aussi que l’association croissante de l’imparfait avec les valeurs de contrefactualité et de distanciation a entraîné un affaiblissement progressif de sa valeur aspectuo-temporelle. Enfin, nous suggérons d’analyser cette évolution comme illustrant le passage du stade des « bridging contexts » à celui des « switch contexts » décrit dans le modèle du changement sémantique de Heine (2002).