12 juin 2017
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Adrien Favillier et al., « Évaluation dendrogéomorphologique de l’intervalle de récurrence des chutes de pierre à Saint-Paul-de-Varces, Alpes françaises », HAL-SHS : géographie, ID : 10.4000/geomorphologie.11681
La détermination de la fréquence, de l’intensité et de la distance d’arrêt des chutes de blocs est complexe. La rareté et l’aspect lacunaire des inventaires sont particulièrement problématiques pour le zonage de l’aléa, notamment dans les zones urbaines où le risque lié aux chutes de pierre augmente avec l’urbanisation croissante des versants. Sur les versants forestiers, la dendrogéomorphologie a été utilisée, à plusieurs reprises, pour pallier ces lacunes. Cette méthode, basée sur l’analyse et la datation des impacts dans les séries de cernes de croissance, a permis notamment la reconstruction des événements passés sur plusieurs décennies avec des résolutions spatio-temporelles élevées mais a majoritairement été utilisée sur des résineux. Dans cette étude, 1 004 feuillus et 1 516 cicatrices d’impacts liées aux chutes de blocs ont été systématiquement inventoriés et cartographiés sur une parcelle de 0,6 ha localisée sur les contreforts du massif du Vercors (Alpes françaises du Nord) dans la commune de Saint-Paul-de-Varces. Ces données, couplées à une courbe allométrique (âge/diamètre) et au concept de probabilité conditionnelle d’impact – dont l’objectif est d’estimer la fréquence des chutes de pierre ne laissant aucune trace dans la végétation – ont permis de quantifier et de cartographier précisément la période de retour de l’aléa sur le versant. Les résultats mettent en évidence une diminution très marquée de la fréquence des chutes de pierre de l’amont (> 3 impacts par an) vers l’aval (< 0,2 impact par an) de la parcelle liée au profil longitudinal concave du versant et à l’effet barrière de la forêt. Transversalement, de fortes variations sont également enregistrées, les fréquences maximales étant enregistrées à proximité de talwegs dans lesquels se concentrent les chutes de blocs. Nos résultats démontrent la fiabilité des essences de feuillus de l’étage collinéen pour reconstruire la fréquence des chutes de pierre. Ils mettent également en évidence l’efficacité de notre approche, basée sur un simple comptage des impacts sur les tiges, pour une cartographie précise de la récurrence de l’aléa. Cette approche pourra être utilisée, dans le futur, (i) pour calibrer des modèles trajectographiques de chutes de blocs et (ii) cartographier la fréquence/intensité de l’aléa avec une résolution spatio-temporelle élevée.