2019
Cairn
Cyril Grange, « La succession d’Abraham-Béhor, Comte de Camondo – entre droits français, italien, hébraïque et ottoman », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.eozjqh
Abraham-Béhor de Camondo meurt à Paris le 13 décembre 1889. Si sa déclaration de succession est déposée six mois après le décès auprès de l’Administration fiscale, ce n’est que plus de sept ans plus tard que l’acte de partage est définitivement accepté par ses deux héritiers, son fils Isaac et sa fille Clarisse. La succession d’Abraham donne lieu à d’âpres négociations entre les deux parties qui font appel aux diverses législations – italienne, française et ottomane – pour que leurs revendications obtiennent gain de cause. Ce conflit, qui voit s’affronter les héritiers sur de longues années, trouve à la fois ses origines dans le caractère transnational de la fortune du défunt, et dans la possibilité qui leur est donnée d’utiliser des droits concurrents ou encore des arguments inhérents aux pratiques communautaires. C’est notamment dans le cas des biens immobiliers dispersés dans plusieurs pays, que le partage est le plus complexe. Il se résout en conjuguant plusieurs droits nationaux même si finalement l’application du droit relevant de la nationalité du défunt reste décisif.