27 juin 2018
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Chloé Ripert, « L'imitation des affects chez Spinoza : un φαρμαĸον pour l'homme et la société ? Pour une actualisation du concept spinoziste », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.epv69t
La pitié, la jalousie, l’émulation sont autant d’affects qui relèvent du mécanisme de l’imitation des affects, défini par Spinoza dans son Éthique. Qu’est-ce que l’imitation des affects ? C’est le fait de voir un homme affecté par une certaine passion, et du fait qu’il est un homme comme nous, éprouver cette même passion. Ce mécanisme permet de penser le désir de façon nouvelle, car il n’est plus le désir d’un objet, mais le désir d’un désir d’un autre homme. Les hommes, qui n’ont pas encore la connaissance de leurs passions, en proie à l’imitation des affects vont vouloir plaire aux autres à tout prix et être le mieux vus possible : tous ayant le même désir, ils se feront obstacle et se haïront les autres. Au contraire, les hommes libres voudront partager leur désir de connaissance et se réjouiront de la joie des autres. L’imitation des affects peut ainsi être tant le ciment de la communauté humaine que la cause de sa dégénérescence, un φαρμακον, c’est-à-dire un remède ou un poison. C’est ce paradoxe, appliqué à toutes les strates de la société (individuelle, sociale, politique) qui fera le cœur de notre travail.