L'invisible visible : Genre, sexualité et société civile

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2010

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Monika Baer et al., « L'invisible visible : Genre, sexualité et société civile », Ethnologie française, ID : 10670/1.er7ggw


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En Pologne, si la nécessité de construire la société civile est une question fréquemment évoquée dans le discours public depuis 1989, aux yeux de beaucoup sa structuration reste insatisfaisante. Le débat relatif au mouvement gay et lesbien suscite la même réaction. Les matériaux recueillis par l’auteure au cours de ses enquêtes parmi les groupes de gender et de queer studies d’une université polonaise montrent toutefois que, même invisibles, le genre et la sexualité sont importants dans la Pologne d’aujourd’hui. Mais, pour donner une visibilité à l’invisible, la société civile ne doit pas être assimilée aux seules organisations non gouvernementales qui jouent un rôle de médiateur entre les citoyens et l’État. Le genre et la sexualité ne peuvent pas être considérés comme des catégories identitaires fondant l’activisme politique. Pour construire la cohésion sociale, les liens informels entre les individus, interpersonnels, comptent tout autant. Si la diversité des opinions sur l’identité et l’efficacité des stratégies politiques engendre des conflits, elle n’exclut pas la possibilité d’actions communes en faveur des droits des minorités sexuelles.

Despite the fact that a need for creating civil society has been highlighted in public discourse in Poland since 1989, in the eyes of many it still remains in a rather poor condition. Similar opinions qualify the debate on gay and lesbian movement. However, in the light of fieldwork material gathered among gender and queer studies groups active at one of the Polish universities, the author argues that even though hardly visible, gender and sexuality provide an important context for creating civil society in contemporary Poland. But, to make invisibility visible we should neither link civil society solely with non-governmental organizations that mediate between citizens and the state, nor approach gender and sexuality as identity categories necessary to proceed with political activism. Informal, interpersonal relations of particular individuals can contribute to social cohesion as well, while different ideas about identity and effective political strategies, although resulting in clashes, do not preclude common activities for sexual minorities rights.

ZusammenfassungWenngleich die Notwendigkeit des Aufbaus einer Zivilgesellschaft seit 1989 innerhalb der öffentlichen Debatte eine viel diskutierte Frage ist, so ist das erzielte Ergebnis in den Augen vieler noch immer unzureichend. Gleiches gilt für die Debatte um die Schwulen- und Lesbenbewegung. Das von der Autorin dieses Artikels ausgewertete Material ihrer Gender- und Queer-Studien an einer polnischen Universität zeigt, dass trotz ihrer augenscheinlichen Unsichtbarkeit, Gender und Sexualität im heutigen Polen von großer Bedeutung sind. Um allerdings dem Unsichtbaren ein Gesicht zu verleihen, reicht es nicht aus, eine Zivilgesellschaft zu schaffen, in der ngo’s die Rolle der Mediatoren zwischen Bürger und Staat übernehmen. Zur Schaffung sozialer Kohäsion ist es vielmehr nötig auch die informellen, zwischenmenschlichen Beziehungen unter den Bürgern zu stärken. Selbst wenn Themen wie Identität und politische Strategien oft kontrovers diskutiert werden, so sollte diese Tatsache neuen, gesamtgesellschaftlichen Aktionen für die Rechte sexueller Minderheiten nicht im Wege stehen.

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