"Les Cloches de Bâle" d’Aragon : le roman à thèse et la question de la polyphonie

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2005

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Corinne Grenouillet, « "Les Cloches de Bâle" d’Aragon : le roman à thèse et la question de la polyphonie », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.erg93o


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Défini par Bakhtine dans "La Poétique de Dostoïevski", le roman polyphonique se caractérise par l’individualisation des voix de chacun des personnages, indépendantes de celle de l’auteur et non dominées par elle. A l’inverse, dans le roman « monologique », l’auteur possède un « champ de vision excédentaire » par rapport au personnage, lequel est « jugé ». "Les Cloches de Bâle" présente le paradoxe d’un roman monologique (à thèse) qui comporte les caractéristiques stylistiques de la polyphonie. Autour du personnage de Catherine, l’excédent discursif du « mot » de l’auteur affirme la supériorité des ouvriers et de leur point de vue que Catherine méconnaît. L’ironie, déployée autour de personnages bourgeois, doit être interprétée au regard de la thèse défendue dans le roman : la dénonciation des intérêts industriels et financiers dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Autour du chauffeur de taxi Victor – héros positif du réalisme socialiste –, une « contagion stylistique » (Spitzer) opère en direction du discours du narrateur qui se met à parler comme le personnage. L’édifice du roman à thèse présente toutefois des failles comme l’“héroïsation” de l’anarchiste Bonnot qui pose la question de la clarté du message politique, ou l’instauration d’un dialogue ouvert avec le lecteur, à la fin du roman, qui anticipe sur ses réactions et lui laisse la liberté de ses choix. "Les Cloches de Bâle", qui se veut interprète de l’Histoire des années 1911-1912, apparaît dès comme un roman nourri de tensions ; l’écriture y déborde fréquemment l’étroitesse du cadre idéologique (création de personnages fantaisiste, lyrisme ou démesure). C’est là la « revanche de l’écriture » dont parle Susan Rubin Suleiman.

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