24 juillet 2024
Stephanie Leroux, « L'image comme objet de recherche.: Exemple des reportages TV diffusés en France à propos du Maroc », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.eriw0h
Quelque soit la discipline, les recherches en SHS se retrouvent confrontées aux images qui se retrouvent diffusées partout. Parmi les nombreux formats qui la diffuse, les reportages télévisés continuent d'occuper un audimat très important alors que les évolutions récentes font continuer leur vie sur Internet. Pour autant, analyser une image mouvante, accompagnée d'un discours et de dialogues demande une rigueur méthodologique qu'il importe d'exposer. Dans un premier temps, il s'agit d'exposer les processus amenant au développement d'une société aujourd'hui mondialisée, où la culture de l'image et des discours qui l'accompagne prennent une place prépondérante dans la vie des gens. Plusieurs images connues dans le monde entier illustrent l'impact qu'elles ont pu avoir dans des revirements de politiques internationales. Et puis, il s'agira d'effectuer un focus sur le monde télévisuel: sa place dans la vie quotidienne des gens, mais aussi dans les relations que le monde des médias et de l'information tissent avec les institutions et les lobbyistes, dans les mécanismes qui animent les conditions de travail de ces milieux: modalités de financement; accélération des rythmes de médiations; etc. Ces différents aspects sont importants à prendre en considération dans une recherche qui voudra analyser et comprendre les représentations télévisuelles. Cette longue contextualisation permet ensuite d'exposer les éléments de méthodologie propre à l'analyse des reportages télévisés: qui diffuse quoi, dans quelles conditions. Puis, déconstruire un objet composé d'images vidéo, de discours et d'ambiances qui les habillent. L'analyse quantitative (par exemple: quels thèmes et leurs temps à l'image) se conjuguent avec l'analyse qualitative ( la puissance de la musique dans le ressort émotionnel ; le rôle de la voix-off dans sa capacité à crédibiliser ou décrédibiliser les interlocuteurs filmés, etc.). La conférence termine sur la nécessité de prendre les images pour ce qu'elles sont, et de les mettre en perspectives avec les représentations que développe le public, dans ses capacités à la fois à retenir ce qui est diffusé dans les médias mais aussi à s'en émanciper par les cheminements diverses et variés qui composent leurs vies. L'ensemble de la réflexion est basée sur plus de 20 ans d'analyse des reportages télévisés diffusés en France et sur le Maroc auxquels s'ajoute notamment un suivi des programmes scolaires français sur le sujet et de la politique des musées des autres.