3 décembre 2019
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Matthieu Founeau, « Esthétiques de l'Utopie : l'architecture inquiétée par l'art contemporain », Theses.fr, ID : 10670/1.esk2g2
En 1516, l’humaniste anglais Thomas More écrit l’Utopie et nomme ainsi un genre à part entière qui, loin d’être une notion inédite, va questionner et secouer l’ensemble des champs artistiques et philosophiques. A travers notre recherche, il s’agit d’approcher cet insaisissable « lieu de nulle part » par le prisme d’un travail interdisciplinaire où s’interrogent réciproquement architecture et art contemporain. Il faut dès lors saisir l’utopie dans l’espace et le lieu propre de la contemporanéité et du contemporain qui, comme le souligne Giorgio Agamben est, « celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps ». Loin des attentes et des présupposés de l’Histoire et de la chronologie, nous tenterons d’entendre l’utopie au sein d’un maillage où s’interrogent et s’interpellent philosophie, esthétique, littérature, poésie, psychanalyse et, bien évidemment, architecture et arts plastiques. Basé sur le modèle de la carte heuristique, où s’entremêlent les chemins qui ne mènent nulle part, il faut entrevoir cette recherche sous les traits d’une promenade intime, esthétique et poétique. Promenade à la rencontre de motifs privilégiés tels que : le voyage, le naufrage, la porte, le seuil, le labyrinthe, la tour, l’arbre, la pyramide, l’île, le refuge, la grotte, la caverne ou encore le chantier, la ruine, le chez-soi, et cetera. Enfin, il est nécessaire de noter que c’est à partir et à travers les œuvres d’art que cheminera notre propos, renforcé par leurs puissances poïétiques et poétiques intrinsèques qui sont aussi mises en acte au sein même de l’utopie.