1991
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Gilles Bernard, « Une conception linguistique méconnue de la transitivité », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.3406/linx.1991.1214
Cet article reprend un ensemble de travaux, de Bréal (fin du XIX ème siècle) à Blinkenberg, Sapir ou à Kury£owicz, qui ont élaboré une conception de la transitivité, fondamentalement génétique et énonciative, une des meilleures descriptions théorisées de la transitivité que nous ayons à ce jour. Quatre idées la caractérisent : la transitivité est une cohésion entre deux termes, avec incomplétude sémantique d'un des termes et des marques syntaxiques de cette cohésion ; cette cohésion est graduelle, car elle est la projection synchronique d'un processus de transitivation qui seul est systématique, quand ses effets varient suivant les époques et les langues ; ce processus de transitivation ne concerne pas seulement le verbe, il y a des prépositions et des adjectifs transitifs ; la transitivation est un cas particulier d'un processus très général qui recevra le nom de grammaticalisation, et qu'on retrouve dans la formation de nombreuses catégories. Les raisons de sa mise en sommeil, que j'analyse ici, ne sont plus valides aujourd'hui, et il y a beaucoup à attendre d'un retour à cette conception, bien sûr revue et corrigée, dont cet article montre l'efficacité sur un certain nombre d'exemples.