Penser la reconfiguration sécuritaire des États en Amérique latine. Les cas des milices brésiliennes et des paramilitaires colombiens

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Prenant comme point de départ l’assassinat de la conseillère municipal Marielle Franco le 14 mars 2018 dans la ville de Rio de Janeiro, cette recherche propose un examen du contexte sécuritaire colombien et brésilien depuis les années 1960 à partir d’une comparaison entre les groupes paramilitaires colombiens et les milices brésiliennes. Dans le sillage des travaux sur la criminalisation de l’État de François Bayart, ainsi que sur les travaux de Jacobo rajales autour du paramilitarisme en Colombie, cette recherche pense la violence privée comme une partie constituante du processus de construction et de formation de l’État. Au prisme des dynamiques de privatisation et de marchandisation de la sécurité qui se sont intensifiées depuis les années 1980 en Amérique latine, ce travail retrace aussi les répertoires d’action violente utilisés par ses groupes afin de contourner l’action répressive de l’État. Cette recherche constitue également un premier travail comparatif pour penser le rôle de la violence privée de ces groupes dans le processus de reconfiguration sécuritaire de l’État dans les deux pays. À l’aide d’une comparaison des référentiels des politiques publiques sécuritaires, ce travail rend compte du processus de policy transfer du modèle des politiques publiques sécuritaires de pacification et de lutte contre le narcotrafic colombiennes vers l’État de Rio de Janeiro au Brésil. Dans un contexte caractérisé par les dérives autoritaires en Amérique latine, cette recherche ouvre la perspective d’autres travaux comparatifs permettant de retracer les conséquences des processus de privatisation et de marchandisation de la sécurité dans d’autres pays latinoaméricains.