2022
Cairn
Morgane Kieffer, « Romanesque et écriture transpersonnelle chez Annie Ernaux », Littérature, ID : 10670/1.evx7in
Lorsqu’Annie Ernaux exprime sa méfiance vis-à-vis du romanesque, c’est un principe de déformation du réel au profit du sensationnel qu’elle refuse. Son écriture est pourtant nourrie de tout un répertoire proprement romanesque, qui fonctionne comme un vecteur de reconnaissance : les topoi romanesques offrent un recours pour la figuration du vécu, quoique jamais sans caution critique ou réflexive. Au principe du projet « ethnotextuel » d’Annie Ernaux, et aux côtés des apports de la sociologie, une dialectique du masque : le romanesque prend in fine valeur de révélateur, non de l’inédit, mais de ce qui derrière le récit biographique singulier fonde la partageabilité de l’expérience humaine.