Une comparaison franco-allemande de la confiance et de la réciprocité : Une expérimentation fondée sur le jeu de l'investissement

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2001

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Marc Willinger et al., « Une comparaison franco-allemande de la confiance et de la réciprocité : Une expérimentation fondée sur le jeu de l'investissement », Revue d'économie politique, ID : 10670/1.ew41ls


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Nous comparons les résultats d’un jeu de l’investissement en une période, proposé par Berg et al. [1995], dans le cas de la France et de l’Allemagne. Le jeu de l’investissement est un jeu à deux étapes et deux joueurs avec un équilibre parfait en sous-jeux unique. Avant que le jeu ne commence, chaque joueur est doté de 10 Euros. A l’étape 1, le joueur A a la possibilité d’envoyer entre 0 et 10 Euros au joueur B, qui reçoit le triple du montant envoyé par le joueur A. A l’étape 2, le joueur B doit décider combien d’Euros il souhaite renvoyer au joueur A. L’équilibre parfait en sous-jeux consiste pour le joueur B à ne rien renvoyer au joueur A, et pour le joueur A, étant conscient de cela, à ne rien envoyer au joueur B. Nous avons observé les décisions de 30 paires de sujets en France et de 30 paires de sujets en Allemagne. L’investissement moyen est de 4,2 Euros en France contre 6,6 Euros en Allemagne. La différence est significative au seuil de 1%. Dans les deux pays, les joueurs B ont gagné significativement plus que les joueurs A. Cependant les joueurs B allemands ont gagné significativement plus que les joueurs B français. Cela est principalement dû au fait que le niveau de réciprocité s’est avéré le même qu’en France (40% en moyenne) en dépit de niveaux d’investissement plus élevés en Allemagne. En conséquence, les niveaux d’investissement plus élevés en Allemagne ont surtout profité aux joueurs B. Ces résultats apportent un soutien empirique à la conjecture de Fukuyama suivant laquelle le niveau de confiance est plus élevé dans des pays tels que l’Allemagne (ou les États-Unis) que dans des pays comme la France (ou l’Italie), ce qui pourrait expliquer un niveau plus élevé de performance économique. Néanmoins, nos résultats montrent également que l’accroissement de revenu consécutif au niveau plus élevé de confiance est partagé de manière inéquitable en Allemagne comme en France et accroît surtout les gains des joueurs B.

We compare the results of a one-period investment game proposed by Berg et al. [1995] in the respective contexts of France and Germany. The investment game is a two-player two-stage game with a unique subgame perfect equilibrium. Before the game starts, each player is endowed with 10 Euros. At stage 1, player A can send between 0 and 10 Euros to player B, who receives three times the amount sent by player A. At stage 2, player B must decide how many Euros he wishes to send back to player A. The subgame perfect equilibrium consists for player B in sending nothing to player A and, for player A, who anticipates that move, in sending nothing to player B. We observed decisions made by 30 pairs of subjects in France and 30 pairs of subjects in Germany. The average investment amounts to 4,2 Euros in France as opposed to 6,6 Euros in Germany. The difference is significant at the 1% level. In the two countries, players B have significantly made more than players A. However, German players B have earned significantly more than French players B. This is mainly due to the fact that the level of reciprocity has emerged in Germany as the same as in France (40% on average] despite higher investment levels in Germany. Consequently, higher investment levels in Germany have been profitable essentially for players B. These results empirically support the conjecture by Fukuyama according to which the level of trust is higher in countries like Germany (or the United States) than in countries like France (or Italy), which could explain a higher level of economic performance. However, our results also show that the increase in income resulting from the higher level of trust is shared in an inequitable way in Germany as well as in France and accrues primarily to players Bs’ gains.

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