Vincent Biot et al., « Le tourisme souterrain face à la nécessaire requalification de l'offre », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.ewc4oo
On compte en France une centaine de grottes et de gouffres aménagés pour la visite. Ce dense tissu de cavernes touristiques s'est progressivement constitué depuis la fin du XIXe siècle. Dans de nombreux cantons ruraux du Lot, de l'Ardèche ou du Doubs, le tourisme souterrain a longtemps joué un rôle moteur à l'échelle locale. Or, les années 1990 ont marqué un ralentissement très net de l'activité dans ce domaine. La question se pose donc de la requalification de sites touristiques qui sont d'autant moins flexibles que la part des héritages est importante et que de nombreux sites sont classés. L'article expose les différents moyens mis en œuvre et les limites des résultats obtenus : sont en jeu à la fois le contenu des visites, les aménagements réalisés, l'organisation de la profession, l'inscription dans le territoire touristique... A travers l'étude de trois exemples rhône-alpins (grottes de Choranche, aven d'Orgnac et grottes des Echelles), on mesure aussi la diversité des situations et des mesures mais une constante apparaît : le statut de la grotte touristique reste flou, et s'est même encore brouillé ces dernières années dans un contexte de diversification croissante de l'offre. Or l'enjeu est de taille : qu'il s'agisse de témoignages de l'art paléolithique ou de cristallisations naturelles, la fragilité des patrimoines souterrains fait des cavernes de véritables laboratoires du tourisme durable, comme en témoigne l'élaboration de protocoles de visite.