Des fouilles pour suppléer les enquêtes : la cabane des charbonniers

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2021

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Acovitsióti-Hameau ‘Ada et al., « Des fouilles pour suppléer les enquêtes : la cabane des charbonniers », Revue d'archéologie contemporaine, ID : 10670/1.ewi66s


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La période ultime de fabrication du charbon de bois, en Provence, coïncide avec la migration italienne (fin du XIXe siècle et milieu du XXe siècle). Certains de ces migrants se convertissent dans les artisanats forestiers notamment dans le charbonnage et sont contraints de vivre temporairement dans l’espace collectif et sauvage qu’on appelle la «colline» en Provence, un amalgame de saltus et de silva. Les aires de charbonnage et les vestiges des cabanes des artisans sont encore visibles. De nombreuses enquêtes ethnologiques auprès d’anciens artisans ont permis de préciser les modes opératoires du charbonnage et de saisir l’importance de nombreux détails restés méconnus mais sont restées embryonnaires concernant l’habitat. Celui-ci est rarement évoqué car révélateur de la condition d’individus restés aux marges de leur communauté d’accueil. Pour pallier ce manque d’information, nous avons réalisé la fouille de plusieurs sites de charbonnage et notamment des cabanes endossant les fonctions de lieu de surveillance et/ou d’habitation. Les vestiges architecturaux et mobiliers y sont ténus mais souvent expressifs. Le mobilier exprime bien la nécessité du vivre autant que du paraître, et les conditions de la pratique, entre sédentarité et itinérance. Les artisans bâtissent et occupent l’espace en fonction de la configuration et des potentialités du terrain bien sûr mais aussi selon un schème architectural plus ou moins stéréotypé et selon leur condition individuelle du moment (seul, à deux artisans, en famille, etc.). Pouvoir associer forme et fonction permet souvent de reprogrammer des enquêtes et d’analyser la présence des traces de l’homme et des usages des terres de façon intensive : étude par vallon et par quartier.

The last period of charcoal making in Provence coincided with the Italian migration (late 19th and mid 20th century). Some of these migrants became involved in forestry crafts, particularly coal mining, and were forced to live temporarily in the collective and wild space known as the hill in Provence, a mixture of saltus and silva. The coal mining areas and the remains of the craftsmen’s huts are still visible. Numerous ethnological surveys of former craftsmen have made it possible to clarify the methods of coal mining and to grasp the importance of many details that are still unknown but remain embryonic concerning the habitat. The latter is rarely mentioned because it reveals the condition of individuals who remained on the margins of their host community. To make up for this lack of information, we excavated several coal mining sites and in particular the huts that act as a watchtower and/or living quarters. The architectural and furniture remains are tenuous but often expressive. The furniture expresses the need to live as much as to appear, and the conditions of practice, between sedentary and itinerant life. The craftsmen build and occupy the space according to the configuration and potentialities of the land, of course, but also according to a more or less stereotyped architectural scheme and according to their individual condition of the moment (alone, with two craftsmen, with their families, etc.). Being able to associate form and function often makes it possible to reschedule surveys and analyse the presence of traces of man and land use in an intensive way: study by valley and by district.

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