1971
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Hervé Le Bras, « Éléments pour une théorie des populations instables », Population, ID : 10.2307/1529142
Bien que les termes stable et stabilité créent facilement des confusions dans le public, la notion de population stable, introduite par A. Lotka avant la guerre de 1914, a constitué une découverte de première importance et a modifié profondément les méthodes d'analyse démographique, en fournissant un instrument théorique et pratique d'autant plus remarquable, que l'on ne peut pas trouver, dans l'histoire, d'exemple de marche d'une population à la stabilité, grâce à une longue période de constance des taux de fécondité et de mortalité par âge. Des généralisations de la loi de Lotka ont été proposées, comme aussi l'extension à des populations « quasi stables » (cas de nombreuses populations en voie de développement). Une population secouée, accidentellement décimée, avait jadis tendance à revenir à son état antérieur, du moins en composition par âges. M. H. Le Bras a, dans un précédent article, étudié les conditions de ce retour à la stabilité. Il aborde, cette fois, les conditions d'instabilité ď une population pour des lois de fécondité et de mortalité variables au cours des temps, notamment périodiques ou aléatoires, un passage d'un état à l'autre pouvant d'ailleurs être imaginé. Ces travaux ouvrent à la démographie une branche toute nouvelle et très étendue; ils recevront de nombreuses applications tant dans la connaissance des populations du passé que pour la prévision.