2016
Cairn
Robert Muchembled et al., « Regain de violences ? », Inflexions, ID : 10670/1.ey0qmr
Les siècles passés nous ont légué une double conception de la violence, légitime lorsqu’elle est mise en œuvre par des institutions, illégitime si elle s’exerce individuellement. La violence, en particulier extrême, serait donc d’abord une perception graduée par le commentateur en fonction de référents culturels. Pour autant, force est de constater que les actes brutaux n’ont tendanciellement pas cessé de décroître dans le monde occidental depuis le Moyen Âge, avec des différences notables, en particulier à considérer les cas japonais, européen et américain. À la lumière de cette perspective, les attaques les plus récentes – dont l’attentat contre Charlie Hebdo – seraient moins l’expression d’un regain de violence « historique » que celle de l’inquiétant échec d’un modèle qui, in fine, ne parviendrait plus à supprimer sinon à éviter de trop criantes inégalités.