Une analyse macro et microéconomique du pouvoir d’achat des ménages en France: Bilan du quinquennat mis en perspective

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13 juin 2022

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Sciences Po

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Pierre Madec et al., « Une analyse macro et microéconomique du pouvoir d’achat des ménages en France: Bilan du quinquennat mis en perspective », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.f162gd


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Résumé Fr

Au cours des trois dernières décennies, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut par unité de consommation a crû en moyenne de 0,95 % par an pour un gain réel moyen de l’ordre de 300 euros. La période du quinquennat d’E. Macron se caractérise par des gains positifs (+ 0,9 % par an en moyenne), un rythme comparable à celui observé au cours des trente dernières années. Ces gains sont liés à la fois à la hausse des revenus primaires (issus du travail et du patrimoine) mais aussi aux évolutions du système socio-fiscal. L’évolution des prélèvements fiscaux et sociaux directs sur les ménages ont contribué positivement au revenu mais a eu pour conséquence un accroissement du déficit public structurel.Nous évaluons l’impact redistributif statique au premier degré des mesures socio-fiscales pérennes issues des Lois de finances de 2018 à 2022. En euros par ménage, le bilan redistributif du quinquennat reste marqué par la réforme de la fiscalité du capital mise en oeuvre en 2018, mais de nombreuses mesures ont profité aux ménages du milieu de la distribution des niveaux de vie. En pourcentage du niveau de vie, la quasi-totalité des vingtièmes de niveau de vie ont vu leur revenu disponible s’accroître de plus de 2 % sous le seul effet des mesures socio-fiscales, et ce sont les ménages du milieu de la distribution qui auraient le plus profité des réformes socio-fiscales. Ce diagnostic en analyse statique est incomplet car il n’intègre pas les effets dynamiques tenant compte de l'évolution économique. Entre la fin 2017 et la fin 2021, plus d’un million d’emplois ont été créés. Selon nos calculs, la hausse de l’emploi de l’ordre 3 % sur la période 2017-2021, augmenterait de 2,4 % la masse salariale versée – à mode de formation des salaires inchangé. Le premier dixième de niveau de vie aurait vu son niveau d’emploi s’accroître de 4,7 % au cours de la période 2017-2021 et sa masse salariale perçue de 3,7 %. Dans le haut de la distribution des niveaux de vie, l’emploi aurait progressé de 3,1 % et la masse salariale de 2,8 %. Au total, selon nos estimations, les 10 % des ménages les plus modestes et les ménages du milieu de la distribution ont vu leur revenu disponible soutenu par l’amélioration du marché du travail (hausse de l’emploi et des salaires) et par la baisse des cotisations sociales et la hausse des transferts monétaires (notamment les pensions de retraites). Nous estimons que ces ménages sont ceuxayant connu la plus forte augmentation du pouvoir d’achat sur la période. En euros par unité de consommation, la forte concentration des revenus du patrimoine dans le haut de la distribution, observée à la suite de la réforme de la fiscalité du capital, a largement soutenu le niveau de vie réel des ménages appartenant au dernier dixième de la distribution. En bas de la distribution, les ménages du premier dixième auraient vu, selon nos estimations, leur pouvoir d’achat s’accroître de plus de 600 euros par unité de consommation sur l’ensemble du quinquennat, soit un gain de près de 6 % et près de 2 fois supérieur en pourcentage à celui du dernier décile, mais un montant en euros près de quatre fois inférieur au gain enregistré par le dernier dixième de niveau de vie.En termes de pouvoir d’achat, l’année 2021 a été marquée par le retour de l’inflation, liée en grande partie à sa composante énergétique. D’après notre évaluation, les pertes de pouvoir d’achat liées au choc inflationniste seraient comprises entre 0,5 % et 0,8 % et 60 % des ménages auraient subi des pertes de pouvoir d’achat du fait du surplus d’inflation. En revanche, au moins un tiers des ménages verraient leurs pertes bien compensés grâce à l’indemnité inflation et au renforcement du chèque énergie. Dans le détail, nous constatons que le premier dixième de niveau de vie ne voit pas son pouvoir d’achat amputé en 2021. En revanche, les autres dixièmes de niveau de vie perdraient du pouvoir d’achat et les pertes seraient maximales pour les dixièmes se situant autour de la médiane. À la suite de l’invasion de l’Ukraine, il semble évident quel’année 2022 restera marquée par de fortes pressions sur le prix des matières premières. La question de l’inflation restera prégnante dans le débat.

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