2024
Cairn
Stephie Reichert, « Vivre selon son ethos : Le cas du prince en tant que magister legum, de César à Néron », Revue historique, ID : 10670/1.f1j0i3
L’article analyse le rapport étroit entre la loi et le pouvoir des princes en tant que magister legum, de César à Néron. L’analyse porte sur la dualité entre le bon prince, démontrant ses vertus grâce à des décisions sages, et le mauvais prince, terrorisant son peuple.César est l’exemple type du bonus princeps, il se laisse guider par sa bienveillance et son indulgence et est considéré par les sources littéraires comme iustus, même s’il agit à l’encontre de la loi. Il est clair qu’Auguste doit suivre le modèle du bon prince qui accomplit les vertus prédéterminées par son père adoptif. L’article s’intéresse surtout au cas d’Auguste qui, par son comportement, influence le verdict d’un procès. Face à l’ auctoritas du prince, beaucoup d’accusés abandonnent et nombre d’entre eux commettent le suicide, car tomber en disgrâce, vivre une renuntiatio amicitiae de la part du prince, a des conséquences considérables dans la société romaine. L’ auctoritas du prince juste n’a pas de limites.Tibère et Caligula sont des exemples de mali principes. Claude est condamné dans la lecture satirique de Sénèque parce qu’il n’a aucune considération ni pour la justice, ni pour l’équité, ni pour tout procès de droit commun. Néron, le dernier empereur julio-claudien, constitue le premier exemple attesté largement de l’effacement de la mémoire d’un prince-tyran tandis que Rome sombre dans une période de bouleversements d’une durée d’un an et demi (68-69), pendant laquelle quatre empereurs ont régné sur l’Empire romain.