Virginie Muller, « « Some Aspects of Mourning according to Sumero-Akkadian Texts » », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.f1obs8
Le but de cette intervention est de présenter et d’analyser en détail les différents rites de deuil décrits par les textes suméro-akkadiens, notamment ceux du IIème-Ier millénaire av. J.-C. L’un des intérêts majeurs de ces sources se trouve dans leur nature : les rites de deuil sont évoqués dans de nombreux documents de la pratique (lettres, documents économiques ou juridiques, rituels, etc.), en plus de quelques mentions dans des textes littéraires et mythologiques. Ces sources, variées et pragmatiques, présentent alors des cas concrets. De plus, elles peuvent documenter à la fois les rites réalisés pour les élites et pour les simples particuliers, ainsi que leurs impacts dans la vie quotidienne des personnes endeuillées.Cette contribution s’attardera d’abord à définir la terminologie employée dans les textes pour définir le deuil et les éléments le constituant (sipittam šakānum, bakûm, etc.). Il s’agira également de décrire et d’analyser les différentes manifestations du deuil, accomplies la plupart du temps de façon ostentatoire et publique, telles que les pleurs, les lamentations, le port de vêtements particuliers, des changements physiques comme « porter les cheveux sales (mesûm) », ou encore des attitudes spécifiques. Enfin, il sera question de la durée du deuil, qui semble avoir variée selon la personnalité du défunt, ainsi que des rites marquant la fin de la période de deuil et le retour à la vie normale.Par cette présentation, centrée sur les sources suméro-akkadiennes, je souhaite donner un point de départ à des réflexions et offrir des éléments de comparaisons avec les textes ougaritiques et bibliques, afin d’examiner les motifs communs comme les différences qui rattachent entre elles les traditions du Proche-Orient ancien concernant les aspects de vie et de mort, et plus particulièrement concernant le deuil et ses implications pour les vivants.