1995
Cairn
Max Milner, « Écrivains toxicomanes en Angleterre », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.f39828...
C'est dans l'Angleterre du début du XIXème siècle que l'influence de l'usage des stupéfiants sur la création littéraire fut expérimentée pour la première fois. Cela s'explique par l'ampleur de la consommation d'opium dans ce pays et par la tolérance qui entourait son utilisation. Cette influence se manifeste, chez Thomas De Quincey, par des modifications de l'imaginaire donnant à ses rêves une profondeur, une cohérence et une portée métaphysique incontestablement dues à l'opium, malgré ses inconvénients. Mais ces qualités ne se révèlent, chez lui et chez d'autres écrivains, que dans l'après-coup, au prix d'une élaboration esthétique indispensable. Seul le Kubla Khan de Coleridge paraît faire exception, s'il est vrai qu'il fut rédigé sous l'influence directe de l'opium. Mais on a les plus fortes raisons d'en douter.