Un modèle intersubjectif de la métapsychologie avec Bion

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Les travaux de W. R. Bion sont maintenant bien connus. Dans cet article l’auteur essaie de montrer comment il prolonge la métapsychologie freudienne selon un modèle plus intersubjectif propre à soutenir le développement de la clinique actuelle et son extension sur des terrains très divers.Après avoir montré comment la dimension intersubjective se retrouve aux différentes étapes de son œuvre, l’auteur la précise selon les trois perspectives classiquement retenues pour décrire la métapsychologie. La perspective économique revêt un caractère central dans la mesure où Bion a cherché à conceptualiser la subjectivation de traumatismes par effractions, où l’affect totalement dénié n’émerge que sous forme de « terreur ». Les contours de la conflictualité pulsionnelle entre pulsion de vie et pulsion de mort posent la perspective dynamique de ce modèle. Bion inclut dans celui-ci la problématique de la connaissance et de la prise de conscience, ceci dans un cadre groupal. Il pose ainsi les termes d’un travail de lien propre à la psychanalyse. La perspective topique envisagée déborde le cadre conceptuel de l’appareil psychique individuel : celui-ci n’apparaît que comme une modalité d’institutionnalisation de la pensée dans le cadre d’un « espace psychique » analytique, qui demande sans cesse à se maintenir et à se développer. Le dernier point abordé consiste à souligner la valeur de l’attention nécessaire pour le travail associatif de lien, propre à ce modèle intersubjectif.

Bion’s work is now well known. In this paper the author tries to show how Bion prolongs Freudian metapsychology according to a more intersubjective model that can support the development of the current clinic and its extension in very different fields.After showing how this intersubjective dimension occurs in the different stages of Bion’s work, the author specifies it according to the three classical perspectives that are used to describe the metapsychology. The economic perspective is central in that Bion sought to conceptualize the working of subject to face to traumatism, breakdown, where the denied affect might only emerge as “terror”. The contours of the conflictual drives between the life drive and the death drive pose the dynamic perspective of this model. Bion includes in this one the problematic of the knowledge and of awareness inside a group field. He thus poses the terms of a “linking work” peculiar to psychoanalysis. The topographical perspective goes beyond the conceptual framework of the individual psychic apparatus, which so appears only as a modality of the institutionalization of thought in the context of an analytic “psychic space”, which constantly demands to maintain itself and to develop. The last point emphasizes the value of the attention which is a necessity for the linking associative work in this intersubjective model.

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