Caractérisation chimique et fonctionnelle des matériaux adhésifs et hydrophobes en Corse aux 2e/1er Millénaires av. n. è.

Résumé En Fr

For the past thirty years, the systematic and polythetic analysis of the protohistoric pottery of Corsica has helped to reveal their differenttechnological, morphological and functional characteristics. Among these, the know-how related to the maintenance and the repair of chippedor broken containers received special attention. If the island data show a frequent practice of suturing techniques, they have also revealed theuse of adhesives whose different analyzes reveal a composition mainly made up of birch bark tar. Usually used pure but sometimes identifiedwith other substances (beeswax, Pinaceae resin), this adhesive and hydrophobic material is used to secure and / or to consolidate or prevent thechipping of the sides of vases, or to waterproof the walls, as the mixture of Pinaceae resin and beeswax. Initially identified on Final Bronze / FirstIron Age vessels, periods for which the evidence is the most numerous, the adhesive and hydrophobic substances were subsequently describedfor Middle / Late Bronze, Middle Bronze 3 / Late Bronze 1 and Second Iron Age. All of these samples represent a corpus of several dozen shardsfrom all periods, among which it is necessary to identify the chemically determined pieces from those which have been identified macroscopically.It should also be noted that at the end of the First Iron Age, these materials are present in the form of independent nodules, making it possibleto consider that these are «reserves» of materials, even chewing-gums, possibly for therapeutic use. The chronological representation of adhesiveand hydrophobic materials on the island therefore extends today between 1400 and 200/100 BC, in South-western Corsica. We present herea description of approaches which aim the chemical and functional characterization of these adhesives, in order to specify the modes ofmanufacture in connection with certain functional and statutory aspects of the repaired dishes.

Depuis une trentaine d’années, l’analyse systématique et polythétique des récipients en céramique protohistoriques de Corse contribue à révélerleurs différentes caractéristiques technologiques, morphologiques et fonctionnelles. Parmi ces dernières, les savoir-faire liés à l’entretien et à laréparation des récipients ébréchés ou brisés ont fait l’objet d’une attention particulière. Si les corpus insulaires montrent une pratique fréquentedes techniques de suture, ils ont aussi révélé l’utilisation d’adhésifs dont les différentes analyses dévoilent une composition majoritairementconstituée de brai de bouleau. Généralement utilisée pure mais parfois associée à d’autres substances (cire d’abeille, résine de Pinaceae), cettematière adhésive et hydrophobe est utilisée pour solidariser les pans de vases brisés et/ou pour consolider ou prévenir les ébréchures, ou encorepour imperméabiliser les parois. Initialement identifiée sur des vaisselles datant du Bronze final / Premier âge du Fer, périodes pour lesquelles lesattestations sont les plus nombreuses, les substances adhésives et hydrophobes ont par la suite été également reconnues sur des céramiquesdu Bronze moyen/récent, du Bronze moyen 3 / Bronze récent 1 et du Second âge du Fer. L’ensemble de ces échantillons représente un corpusde plusieurs dizaines de fragments, toutes périodes confondues, parmi lesquels certains ont fait l’objet d’analyses chimiques alors que d’autresont été étudié macroscopiquement. Il faut également noter qu’à la fin du Premier âge du Fer, ces matériaux sont aussi présents sous formede nodules indépendants, permettant d’envisager qu’il s’agit de stockage de matériaux, voire de substance à mâcher, possiblement à usagethérapeutique. Leur répartition chronologique s’étend aujourd’hui entre 1400 et 200/100 av. n.è., sur un territoire couvrant le sud-ouest dela Corse. Nous présentons ici une description des approches permettant la caractérisation chimique et fonctionnelle des matériaux adhésifs ethydrophobes, visant à préciser les modes de fabrication en lien avec certains aspects fonctionnels et statutaires des vaisselles réparées.