1991
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Younès El Kharim, « Sédimentologie et palynologie du Néogène du bassin de Boudinar. Implications paléogéographiques et paléoclimatiques (Rif Nord-Oriental, Maroc) », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon (documents), ID : 10670/1.f49e7b...
Le bassin de Boudinar s'intègre dans la chaîne rifaine comme un graben néotectonique à orientation N-S. Son caractère de bassin intra-montagneux ouvert sur la Méditerranée le prédisposait à devenir le réceptacle du détritisme rifain. La série néogène du bassin remonte au Tortonien supérieur, voire terminal, dont le passage au Messinien n'est pas encore bien défini. Quant à la limite Messinien-Pliocène, elle est soulignée par une discontinuité sédimentaire et paléoécologique non négligeable. Le matériel s'organise en séquences sédimentaires de type fan-delta allant du pôle proximal conglomératique fluviatile ou côtier à un pôle marneux distal de plate-forme. Au Miocène, trois séquences répétitives résultent d'avancées marines sur les dépôts proximaux de fan-deltas. Le matériel pliocène s'organise en une seule séquence avec un retour au sommet aux environnements proximaux. Les deux unités stratigraphiques du bassin de Boudinar, miocène et pliocène, s'opposent par tous leurs caractères sédimentaires : - la série miocène correspond au remplissage synsédimentaire d'un graben néotectonique suivant les accidents NE-SW et NW-SE. La nature des galets, de la fraction sableuse, la nature minéralogique des argiles tout comme le sens des courants indiquent que le matériel déposé est d'origine proche et que le transit s'effectue selon les directions transversales. La subsidence tectonique l'emporte sur l'accrétion sédimentaire ; - la série pliocène résulte du comblement longitudinal selon l'axe du bassin. Les apports sont allochtones suite à la surrection des reliefs de Béni Touzine et les taux de sédimentation supérieurs à la subsidence. Une rupture géodynamique est à l'origine de cette dualité sédimentaire. Il s'agit des directions structurales différentes entre le Miocène terminal et le Pliocène. L'étude palynologique de la coupe d'Irachamen apporte des informations préliminaires sur la flore, l'environnement paléogéographique et le climat du Messinien. L'analyse des spectres polliniques révèle la pérennité du climat chaud et relativement sec avec néanmoins une légère humidité à la base et une relative aridité à l'extrême sommet du Messinien. La coexistence d'éléments subtropicaux, méditerranéens et tempérés est due aux reliefs environnants. Il s'agit d'un étage à Abietaceae occupant les altitudes ; les herbacées et arbres héliophiles occupant les basses altitudes ; le groupe des plantes nécessitant une certaine humidité est cantonné sur les bords des rivières et de la mer. Une comparaison avec l'étude des minéraux argileux d'une part et avec les travaux palynologiques sur la Méditerranée occidentale confirme les conditions climatiques et écologiques régnant au Messinien.