2021
Cairn
Leslie Vandeputte, « Le multilinguisme à l’épreuve des idéologies et représentations des acteurs sociaux : la politique linguistique éducative du Vanuatu », Journal de la Société des Océanistes, ID : 10670/1.f4b523...
Cet article explore la relation ambiguë entre multilinguisme, héritage colonial et politique linguistique nationale. Plus spécifiquement, cette recherche se penche sur le cas du bislama, langue nationale de la République de Vanuatu, parmi les autres langues parlées dans l'archipel à travers l’analyse de la politique linguistique éducative du pays. À l’instar de l’Océanie, le Vanuatu est bien connu pour sa très grande diversité linguistique (Ozanne-Rivierre, 1998 ; François et al., 2015). Dans ce contexte d’hétérogénéité linguistique, le bislama permet la compréhension entre les citoyens mais il ne jouit cependant pas d’un très grand prestige. Suivant les recommandations internationales de l' unesco pour la sauvegarde des langues en danger (1953, 2016), le Vanuatu a récemment (2016) décidé de mettre en œuvre une nouvelle politique linguistique éducative qui promeut plus de 60 langues locales ainsi que le bislama dans les zones urbaines. Cette avancée fait suite à de nombreuses tentatives, d’échecs, et suscite encore des débats au sein de la population quant à la place du bislama que cet article explore et tente d’expliquer.