25 novembre 2020
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Thomas Glesener, « La Cruzada et l’administration des biens vacants en Espagne (XVe - XVIIIe siècles) », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/acrh.10966
En Castille à l’époque moderne, la gestion des successions vacantes (abintestatos) et des biens depropriété incertaine (mostrencos) a été l’objet d’âpres conflits entre des institutions concurrentes.Des villes, des couvents, des seigneurs, des corporations ont, à des degrés divers, revendiqué desdroits sur ces biens, en vertu de la coutume ou de privilèges anciens. Malgré des affirmationsprécoces, le fisc royal ne s’est pas facilement imposé face à ces acteurs locaux. La couronne asurtout agi par délégation, en favorisant le patronage d’institutions laïques (le Concejo de laMesta) ou ecclésiastiques (la Croisade ou les ordres rédempteurs de la Merci et de la Trinité). Cetarticle s’intéresse au plus important de ces opérateurs : l’administration de la Croisade, uneinstitution pontificale placée sous patronage royal, à travers laquelle la couronne a cherché àétablir un monopole sur les biens vacants. En suivant son évolution du XVe au XVIIIe siècle, il s’agitde mettre en évidence les résistances externes et internes qui ont empêché la Croisade dedevenir un instrument de fiscalisation des biens spirituels entre les mains du roi. Au contraire, entant que tribunal, la Croisade a contribué à l’enregistrement et la certification des droits locauxsur les biens vacants, permettant ainsi leur perpétuation jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.