2006
Cairn
Gail Pheterson et al., « Avortement sécurisé hors la loi dans le nord-est des Caraïbes », Sociétés contemporaines, ID : 10670/1.f5wnux
Dans les pays de la région caraïbe, les lois sur l’avortement vont des plus restrictives aux plus libérales au monde. Basée sur l’analyse d’interviews qualitatives avec des professionnels de santé, cette étude de cas inter-insulaire dans le Nord-Est des Caraïbes examine le rapport entre les lois sur l’avortement et leur application à Anguilla, Antigua, Saint-Martin, Sint Maarten et St. Kitts. Bien que l’interruption volontaire de grossesse ne soit légalement disponible qu’à Saint-Martin, la recherche a révélé que sur les autres îles des médecins fournissent aussi des avortements sécurisés en hôpital ou cabinets privés, en infraction à la loi, et que ceci est toléré par les gouvernements et justifié au nom des normes européennes. Cependant, il a été également démontré que les lois pénales et le stigmate qui s’attache à l’avortement entravent l’accès aux services et aux soins de qualité : nombre de femmes, pour échapper au stigmate dans leur pays, vont les chercher dans des îles proches, tandis que d’autres tentent d’éviter les médecins, les tarifs élevés et aussi d’être découvertes, en provoquant elles-mêmes l’avortement avec le misoprostol. Les médecins reçoivent formation, légitimité et soutien légal de l’hégémonie européenne et nord-américaine, toutes choses qui servent aux femmes sans qu’elles-mêmes n’obtiennent aucun accès institutionnel à l’information, à la légitimité, ou à la légalité de leur pratique.