7 juin 2022
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Berenice Peñafiel, « La vie quotidienne des femmes en errance », Theses.fr, ID : 10670/1.f680b2...
Le cheminement des personnes à la rue est complexe et varié. Celui des hommes n’est pas celui des femmes. La vie quotidienne se déroule selon des repères et des stratégies développées avec le temps. L’ordinaire de la vie quotidienne se transforme à chaque rencontre, la diversité des parcours des personnes à la rue implique aussi des itinéraires propres à leurs besoins et attentes spécifiques. Se déplacer pour prendre rendez-vous dans des associations ou avec des assistants sociaux, trouver des vêtements, les laver, se changer, retirer un colis alimentaire, aller aux toilettes, prendre des douches, marcher… Ne pas vivre sous un même lieu en disposant de toutes ces ressources familières implique une mobilité sans fin pour obtenir chacune d’elles. Les routes des « habitants des rues » se construisent dans les expériences, les accords et les interactions avec les autres. Longtemps vues comme des personnes désocialisées, d’autres approches montrent à l’opposé la densité des liens sociaux qu’elles créent. La quotidienneté des femmes est nettement moins étudiée en sciences sociales. Pourtant elles sont confrontées au harcèlement, à des violences sexuelles. Elles ont des stratégies pour se protéger mais elles craignent en permanence la violence à leur encontre. Cette recherche décrit les stratégies mises en place par les femmes en errance, elles montrent leur résistance mais en même temps leur souffrance. Jamais elles ne se laissent abattre par les circonstances.