2016
Cairn
Eric Smilevitch, « Penser en accord avec soi-même », Cahiers philosophiques, ID : 10670/1.f686mc
Il est acquis qu’un sujet est légalement responsable de ses actes et de ses discours, pour autant qu’ils portent socialement ou politiquement à conséquence. C’est l’unique forme de responsabilité que reconnaît le monde contemporain, formé à l’autorité de la loi. L’idée kantienne qu’il existe des « commandements » intellectuels est d’une autre teneur. Elle pose le principe d’une souveraineté spirituelle et non légale. Pour autant que, de ce que l’on pense, résulte toujours quelque conséquence, un sujet se voit enjoint de tirer jusqu’aux dernières implications de sa pensée. Soumis à la seule loi de son esprit, il est convoqué à l’exercice d’une pensée « conséquente ». Façon de dire qu’une pensée doit forcément rendre aussi quelque compte. Mais à qui ? Et que signifie « à soi-même » ?