Évolution du littoral septentrional de l’île de la Martinique par analyse cartographique diachronique et interprétation des effets de surface

Résumé Fr

L’étude de l’évolution du littoral nord de l’île de la Martinique a été conduite par analyse de cartes topographiques (1955, 1985 et 1994) et de photographies aériennes (1947, 1950, 1955, 1963, 1982, 1988 et 1992). Les auteurs proposent également une interprétation des effets de surface et des panaches turbides observables sur une image de la Martinique acquise par le radiomètre HRV-1 du satellite SPOT-3 le 5 mai 1995 à 14 h 20 mn 27 s UTC. Les panaches turbides sont approchés par interprétation des structures observables pour les bandes spectrales XS1 (0,50 à 0,59 µm) et XS2 (0,61 à 0,69 µm). La propagation des trains de houle est étudié à partir de la bande XS3 (0,79 à 0,90 µm) par transformation rapide de Fourier suivie d’un filtrage de type circulaire et d’une transformation inverse. Les directions des orthogonales ont été calculées sur des fenêtres de 16 x 16 pixels à partir d’un filtrage directionnel isotrope de Prewitt. Ces approches soulignent la pluralité de l’évolution du littoral septentrional. Ce dernier est affecté par deux mécanismes antagonistes : l’érosion et l’engraissement. Ces mécanismes sont assez marqués puisque, en quarante ans, le rivage s’est érodé de 25 m en moyenne ; parallèlement certaines portions côtières connaissent un important engraissement puisque le port de Grand’Rivière, par exemple, doit être régulièrement dragué. Ces mécanismes d’érosion et d’engraissement résultent de la concomitance des influences sédimentologiques, bathymétriques et hydrodynamiques marines. Des influences anthropiques peuvent aussi intervenir.