Entre soi et le monde : esquisse d’une po/éthique du journal (intime) littéraire. Ricardo Piglia (Los diarios de Emilio Renzi) et Mario Levrero (El discurso vacío) : deux modèles du genre.

Fiche du document

Date

8 novembre 2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Corinne Ferrero, « Entre soi et le monde : esquisse d’une po/éthique du journal (intime) littéraire. Ricardo Piglia (Los diarios de Emilio Renzi) et Mario Levrero (El discurso vacío) : deux modèles du genre. », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.f6sbue


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

La modernité littéraire a fait un sort à la subjectivité et à la possibilité de dire « je », et selon cette perspective, le journal (intime) littéraire apparaît au mieux comme le garde-fou contre la littérature et son exigence d’impersonnalité, une sorte de voie secondaire qui, pour Blanchot, longe le chemin de l’écriture véritable, « celle où errer est la tâche sans fin » . A l’autre extrémité du champ littéraire, ce genre désormais établi souffre toujours du soupçon qui pèse sur l’isolement de l’écrivain et de son œuvre (peu ou prou soupçonnés de s’excepter de la société et de la vie elle-même) dans une époque incitant désormais chacun au partage frénétique de son existence la plus privée (pressant en quelque sorte l’expression de soi). C’est à partir de ces préjugés (à la fois anciens et récents), ou de ces stigmates, qui pèsent encore – de différentes manières – sur les journaux d’écrivains, et au prisme de la longue histoire de cette forme d’expression de la vie intime, que nous voudrions tenter de repenser une forme où le récit de soi, loin de constituer un solipsisme artistique sans intérêt (ou de consacrer un quelconque retour du sujet), est inséparable d’une exigence éthique (une éthique du rapport à soi) littéralement coextensive à une expérience d’écriture où s’éprouve, avec une acuité certaine, la douloureuse séparation de soi-même et du monde, de la littérature et la vie. Une « solitude essentielle » dont le journal est aussi, comme nous le verrons chez les diaristes Ricardo Piglia et Mario Levrero, le miroir et le principal enjeu, l’abîme et l’horizon : la possibilité d’un autre agencement entre soi et le monde.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en