21 novembre 2017
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Giuseppe Cavaleri, « La question migratoire exprimée par le cinéma italien : du stéréotype aux récits réalistes », Textes et contextes, ID : 10670/1.f857e4...
Les auteurs du cinéma italien se sont toujours intéressés au thème de la migration. Les premières traces d'une cinématographie que nous pouvons définir en tant migratoire, remontent à l'ère du cinéma muet. Les pressions de la censure étant fortes, et le cinéma étant considéré comme un passetemps ludique, les œuvres de dénonciation sociale n'ont pas lieu d'être. Les seuls migrants visibles à l'écran sont donc les résultats de stéréotypes irréels. Le cinéma sonore de l'époque fasciste exploite ces constructions artificielles pour renforcer sa propagande, produisant des films encadrés par la censure. Le cinéma d'après-guerre, en revanche, reprend ce thème pour l'exploiter au sein d'histoires vraisemblables où l'on commence à ressentir l'incohérence des représentations sociales passées. Le migrant, et plus précisément l'émigrant, subit les injustices engendrées par une société pauvre et inégalitaire. Le cinéma italien des années 1960 et 1970 ne fait que documenter des inégalités qui augmentent, sans oublier de montrer l'aliénation d'émigrants désormais binationaux. Les auteurs du cinéma contemporain poursuivent sur le même chemin, s'intéressant aux immigrés qui peu à peu arrivent dans le pays. Ces porteurs d'histoires nouvelles enrichissent une société italienne désormais multiculturelle, une société où le cinéma italien continue à puiser ses récits les plus réussis.