La Mer de Michelet : une genèse de la peau

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2023

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Juliette Azoulai, « La Mer de Michelet : une genèse de la peau », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.f8emfp


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In the chapter “Genesis of the Sea” of his 1861 essay, Michelet gives an account of the evolution of species, from the marine infusoria to the manatee, in which the question of the envelope holds a central place (“the envelope, always the envelope”): from the shell of mollusks (obsessed by their protection), the carapace of crustaceans (a true medieval armor) and the scales of the fish (flexible and thus revolutionary ) to the skin of the whale (“which shudders and vibrates to everything”), Michelet maps a way towards individualization, that preserves a possibility for the individual to engage with the outside world and with others. Thus, at the higher end of this sea‑induced chain of beings, the marine mammals develop a sense of tact and an art of caress. This article tracks the images of the envelope in Michelet’s essay and examines how the historian, in his anthropomorphic vision of marine animals, puts forward a phenomenological genealogy of the skin and reveals the ethical and political values that ensue: security, freedom, communication, mobility, tenderness, and love.

Dans le chapitre « Genèse de la mer » de son essai de 1861, Michelet présente un récit de l’évolution des espèces, de l’infusoire marin au lamantin, dans lequel la question de l’enveloppe tient une place centrale (« l’enveloppe, toujours l’enveloppe ») : de la coquille des mollusques (obsédés, selon l’essayiste, par le problème de la protection) à la peau des baleines (« qui frémit et vibre à tout »), en passant par la carapace des crustacés (véritable armure médiévale) et les écailles du poisson (armure souple et donc révolutionnaire), se lit un trajet progressif, qui dessine un accès à l’individuation tout en ménageant une possibilité de relation de l’individu avec le monde extérieur, de contact avec les autres. Ainsi les mammifères marins, au sommet de l’échelle de vivants produits par le milieu océanique, vont, selon lui, jusqu’à développer une faculté de tact et un sens de la caresse. Cet article se propose de suivre à la trace ce motif de l’enveloppe, afin de comprendre comment Michelet, à travers sa vision anthropomorphique de l’animalité marine, propose une sorte de généalogie phénoménologique de la peau et y rattache un certain nombre de valeurs éthiques, voire politiques, fondamentales : sécurité, liberté, communication, mobilité, tendresse, amour, etc.

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