Des ténèbres à la gloire : peindre la montagne en Grande-Bretagne (1747-1867) Mountain gloom, mountain glory : mountain landscape paintings from Great-Britain (1747-1867) Fr En

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22 novembre 2018

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Jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle, les territoires montagneux de Grande-Bretagne sont inconnus pour la majorité de la population. Pourtant, les territoires du Lake District en Angleterre, du Snowdonia au pays du Galles et des Highlands d’Écosse font partie de l’essor de la peinture de paysage en Grande-Bretagne entre les XVIIIe et XIXe siècles. L’observation des artistes portée aux montagnes du nord profite à l’imagination à travers deux notions majeures : la beauté pittoresque et le sublime. En effet, la promenade dans le jardin anglais s’ouvre au Home Tour en terres montagneuses. D’une immensité suscitant la terreur en souvenir du Déluge, la montagne en tant que symbole de l’insularité fait appel au réenchantement grâce au travail des artistes, des poètes et des voyageurs. Les aquarellistes observent les montagnes britanniques et font de ces territoires des ateliers en plein air. Cependant les vues héritées de la topographie poussent à une reconstruction de la composition où les montagnes deviennent de plus en plus présentes dans les arts visuels jusqu’à engendrer un chaos synonyme de l’union romantique. Depuis la fin du XVIIIe siècle, les territoires montagneux de Grande-Bretagne nourrissent le mythe du caractère britannique (Britishness). Les montagnes deviennent ainsi le symbole de l’origine développé en parallèle de la modernité industrielle. La pacification des Highlands à partir de 1747 encourage l’étude des vestiges du passé où les montagnes sont les ruines naturelles. Cette recherche de l’origine incite aussi à partir des années 1820-1830 le développement des identités nationales en Écosse et au pays de Galles au sein de la Grande-Bretagne. Ces identités tentent de mettre fin à l’anglicisation en revendiquant leurs spécificités culturelles et se réapproprient la montagne en tant que symbole national.

Until the 18th century, mountainous scenery in Britain was unknown to most of the inhabitants, and it was regarded as wild and gloomy. However, places such as the English Lake District, the Welsh Snowdonia and the Scottish Highlands were instrumental in the development of the art of landscape painting in Britain between the 18th and 19th centuries. Artists’ observation of the northern mountains captured the imagination through two major notions : the picturesque beauty and the sublime. Indeed, walking in English gardens lead to the Home Tour in mountainous lands. From a gloomy natural form following the Flood, the mountain became a symbol of insularity. This called for a re-enchantment through paintings and poetry, and then the mountain was allowed its glory. Watercolourists drew the mountains from Britain and turned them into a studio en plein-air. Thus, topography views led to a new artistic composition, where mountains became more and more painted in visual arts until the creation of a chaos synonymous with Romanticism. In the second half of the 18th century, these mountainous territories took part in the myth of Britishness. They became a symbol of origin, developing along with industrial modernity. The pacification of the Highlands from 1747 encouraged studies on the primitive past, where the northern mountains were natural ruins. In 1820-1830, the quest for origin also implemented the rise of national identities in Scotland and Wales upon British soil. These identities attempted to put an end to Anglicisation by claiming their own cultural specificities and reclaiming the mountain as their national symbol.

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