2024
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William Pillot, « Gaia, phusis, kosmos. Réflexions sur quelques représentations de la « nature » en Grèce ancienne et sur certaines de leurs réceptions et relectures modernes en contexte de crise écologique », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.f9d95a...
Comment restituer, à partir d’une étude des sources anciennes transmises jusqu’à nous, la diversité et les évolutions des perceptions et représentations de ce que le naturalisme moderne, au sens de Descola, désigne sous le nom de « nature », dans le monde grec antique ? De la « Gaia aux larges flancs, assise sûre à jamais offerte à tous les vivants » chantée par Hésiode dans sa Théogonie comme origine du monde et source de toute vie, à la conception matérialiste mais non entièrement désacralisée de la phusis que propose l’école aristotélicienne quelques siècles plus tard, en passant par les diverses traditions mythologiques et religieuses mettant en scène un sympathetikos kosmos ensuite théorisé en tant que tel par certaines écoles philosophiques, il s’agit avant tout de restituer la diversité de ces différentes représentations antiques, parfois irréconciliables et relevant de cosmologies radicalement diverses, que l’on aurait tort de vouloir réduire à une unique « pensée de la nature en Grèce ancienne ». Reconnaître cette diversité permet ensuite de questionner certaines des réceptions et relectures modernes de ces cosmologies grecques antiques, en remettant notamment en perspective les interprétations proposées par John Baird Callicott à propos de l’origine supposément grecque de la rupture occidentale entre nature et culture, ou celles de Bruno Latour à propos de ce dont « Gaïa » serait aujourd’hui le nom, à l’ère de l’Anthropocène et de la crise écologique actuelle.