2007
Cairn
Carole Bonnet et al., « Prise en compte des spécificités des carrières féminines par le système de retraite : une comparaison France, Allemagne et Italie », Retraite et société, ID : 10670/1.fa7103...
Cet article propose une analyse comparée de la prise en compte par le système de retraite des spécificités des carrières féminines dans trois pays: l’Allemagne, la France et l’Italie. Une première partie législative montre comment, au-delà de la référence commune au modèle continental bismarckien, les approches sont différentes dans la prise en compte des aléas de carrière typiques des femmes, tels les interruptions d’activité ou le temps partiel. Par la suite, à l’aide de calculs de cas types, les auteurs fournissent une comparaison «chiffrée» de l’impact de ces aléas de carrière sur le niveau de pension et de l’effet des mécanismes correcteurs (minima contributifs, droits familiaux). Il s’agit de calculer les droits à la retraite d’une femme effectuant le même profil de carrière dans chaque pays, qu’elle parte à la retraite actuellement ou à l’horizon 2035. Retenir deux générations éloignées dans le temps permet de donner des éléments sur les effets des réformes de retraite récentes. L’apport des droits familiaux est plus important en France, même si des dispositifs se sont récemment développés en Allemagne et, dans une moindre mesure, en Italie. Dans un contexte commun de durcissement des règles, les dispositifs français et italiens bénéficient plutôt aux femmes aux carrières interrompues, alors qu’en Allemagne, la présence de temps partiel sera à terme mieux compensée. L’interruption de carrière restera encore pénalisée en France, mais moins qu’auparavant du fait de la réduction de la décote introduite par la loi de 2003. En Allemagne et en Italie, la pénalisation des interruptions et les dispositifs de minima contributifs ont au contraire été durcis.