22 décembre 2022
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Marie Méry, « Emil Nolde, peintre de la clandestinité ? Construction et déconstruction de la « légende allemande » des « tableaux non peints » », Textes et contextes, ID : 10670/1.fad680...
La réception des œuvres du peintre allemand Emil Nolde (1867-1956) a longtemps été influencée par le récit communément admis concernant sa situation d’artiste contraint, pendant la période du national-socialisme, à se limiter à des « tableaux non peints » qui, après 1945, deviendront pour le grand public les symboles de son activité clandestine.La construction de cette « légende allemande » a grandement bénéficié du succès de l’ouvrage La leçon d’allemand (Deutschstunde) publié en 1968 par Siegfried Lenz, roman à clef qui allait instiller durablement dans le public l’image d’un Emil Nolde surveillé par les autorités du IIIe Reich et soumis à une « interdiction de peindre » (« Malverbot »).Parallèlement, la volonté de Nolde de réécrire en partie sa propre histoire, dans une série autobiographique longtemps reconnue comme historiquement exacte et republiée en 1976 sous le titre Mein Leben, allait longtemps, pour le grand public, conforter sa réputation de peintre diffamé et clandestin. Cependant, à partir de la fin des années 2000, d’autres voix – à l’occasion de certaines expositions ou à la suite de travaux de recherche – ont pu rétablir la vérité des faits et finalement déconstruire cette prétendue clandestinité.