Le serement a ce deu et pertinent. La délégation du droit de recevoir le serment à la cour des ducs de Bourgogne

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2023

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Ekaterina Nosova, « Le serement a ce deu et pertinent. La délégation du droit de recevoir le serment à la cour des ducs de Bourgogne », Revue du Nord, ID : 10670/1.fakvzv


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L’article est consacré à l’analyse de l’une des composantes du processus de nomination à la cour des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire. Cette étude est fondée sur les lettres de nomination conservées aux Archives générales du Royaume à Bruxelles. D’après la comparaison avec les ordonnances de l’hôtel, un certain nombre d’offices appartenant à la cour ont été identifiés et 268 documents ont été sélectionnés à partir de cette liste. Malgré le petit nombre de lettres de nomination appartenant à l’époque de Philippe le Bon, il est possible de retracer l’évolution de cette tradition. Sous Philippe le Bon, presque tous les traits caractéristiques de la procédure sont établis, traits que son fils accentue par la suite. Ainsi se définit un cercle d’officiers influents auxquels le prince délègue le droit de prêter serment en son nom : premier chambellan, maître d’hôtel, le chancelier et chef du conseil. Dans le même temps, se définit l’usage d’un double serment pour l’office de conseiller et chambellan, serment prêté à la fois au chancelier et au chambellan. Charles, alors qu’il n’était encore que prince héritier et commençait à former sa cour, avait déjà renforcé cet usage. Néanmoins, il n’a jamais totalement systématisé ces évolutions : la correspondance entre ceux qui prêtent serment et ceux qui le reçoivent n’a jamais été parfaitement stable. Encore faut-il relever que le prince a continué de se réserver le droit de recevoir lui-même les serments. Bien que cette pratique de délégation du droit de recevoir le serment prive le prince d’un des plus puissants outils d’influence sur son entourage, elle lui donne l’occasion de structurer hiérarchiquement sa cour et de mettre en valeur le rôle d’un individu de son entourage.

The article is devoted to the analysis of one of the stage of the process of appointments to court offices at the court of the Dukes of Burgundy Philip the Good and Charles the Bold. The work is based on a study of letters of appointment held by the General Archives of Belgium in Brussels. Based on a comparison with court ordinances, a number of court offices were identified and 268 documents were selected using this list. Despite the small number of letters belonging to the reign of Philip the Good, it was possible to trace the evolution of this tradition. Under Philip the Good, almost all the traits were laid down and his son developed them later. Philip the Good defined the circle of persons to whom the prince delegated the right to take an oath on his behalf ( le premier chambellan, le maître d’hôtel, le chancelier et le chef du conseil). He established the practice of dividing the oath for the office of conseiller et chambellan between chancelier and premier chambellan. His son Charles, even when he had not become Duke yet, had already begun to strengthen this tradition. Meanwhile, he never brought it to its full conclusion, as the correspondence between those who took the oath and those who received it was not sustainable. Sometimes the prince refused to delegate the right to take his oath and reserved it for himself. Although this practice of delegating the right to take an oath deprived the prince of one of the most powerful tools of influence on his surroundings, it gave him the opportunity to structure the court and emphasize the role of an individual from court society.

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