22 octobre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Giusi Alessandra Falco, « Annie Ernaux : la cohérence littéraire de l’incohérence féminine », Quodlibet, ID : 10670/1.faqyr7
L’écriture de certains romans d’Annie Ernaux, notamment Une femme et La femme gelée, dévoile une incohérence « de genre », représentée par des femmes qui sont en rupture avec les conventions sociales du moment historique où se déroulent les histoires racontées. C’est à partir de la fêlure engendrée par ces personnages, par ces femmes qui brisent les lieux communs, poussées par de tumultueux mouvements de rébellion, que la narration peut se déclencher. Ainsi, l’incohérence manifestée par la mère de la narratrice, tout comme par elle-même, devient la matière principale de la mise en écriture. L’effort sociologique qui semble donc animer les textes de cette auteure ne prive pas l’écriture de son élan littéraire : bien au contraire, la force des pages d’A. Ernaux semblerait résider dans la tentative de l’essai qui aboutit à une écriture romanesque, de fiction, bien que nourrie d’une réalité même trop vraisemblable.