29 juin 2020
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Renaud Limelette, « Le service de santé militaire dans les intendances de Flandre et de Hainaut : de la liberté provinciale à l’uniformisation nationale », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.fb2f13...
À partir du dernier tiers du XVIIe siècle des hôpitaux militaires sont édifiés principalement le long des frontières du royaume, notamment dans les intendances de Flandre et de Hainaut. Si les soins apportés aux soldats ont longtemps été dispensés par des médecins et des chirurgiens recrutés dans les communautés de métiers des villes du royaume pour un temps déterminé, dès 1708 un corps de santé militaire est institué afin de pourvoir ces hôpitaux militaires d’un personnel permanent. Ces médecins, chirurgiens et apothicaires ont pendant près de quarante ans participé à la définition de leur fonction au sein des hôpitaux militaires. Il n’était pas rare que telle expérience administrative locale (gestion des malades ou des blessés, etc.) fût étendue à l’ensemble des hôpitaux. En revanche la situation s’inverse avec l’ordonnance de janvier 1747. L’administration hospitalière et militaire est alors contrôlée étroitement à Paris par le secrétaire d’État à la guerre et le bureau des hôpitaux militaires. En ce milieu de XVIIIe siècle une gouvernance conceptuelle des hôpitaux militaires se met en place ; elle procède d’idées désincarnées des réalités du terrain, suivant par là l’évolution du droit en général à cette époque. Par cette ordonnance le passage du provincial au national est tangible.